L’Unep (lUnion nationale des entreprises du paysage) a initié une étude bibliographique concernant les différentes études sur le bénéfice des plantes d’intérieur pour notre santé. Elle met en évidence les multiples bienfaits des végétaux et a été confiée à Sandrine Manusset, Sociologue de l’Environnement et du Développement Durable. De plus des travaux de Wolverton pour la NASA aux Etats-Unis et le programme Phytair en France ont mis en lumière les qualités épuratives des plantes d’intérieur en conditions expérimentales, il apparaît que ces dernières ont également des impacts psychologiques et sociaux. Cette vision globale des bienfaits des plantes sur la santé physique et mentale pourrait donner lieu à des principes d’aménagement des espaces professionnels et personnels.
Le fonctionnement de l’épuration de l’air par les plantes
L’action épurative des plantes est essentiellement basée sur le principe de phytoremédiation, qui implique des processus comme la phytoextraction (où les polluants sont dégradés) et la phytoaccumulation (où ils sont stockés par la plante).
La capture des polluants par les plantes met en jeu deux mécanismes : les échanges gazeux via les stomates des feuilles au niveau de l’appareil aérien, ou le transit via le substrat au niveau du système racinaire. Or le rôle des micro-organismes se révèle essentiel dans le processus d’épuration et l’efficacité du complexe racine-substrat apparaît bien supérieure à celle du système foliaire.
Les plantes d’intérieur : un élément clef pour notre bien-être
Les plantes d’intérieur suscitent de l’intérêt dans la recherche d’une amélioration de la qualité de l’air des bâtiments qui prend aujourd’hui une nouvelle importance face à l’enjeu énergétique. Car, si un bâtiment étanche est un atout en termes de consommation énergétique, il crée parallèlement un enjeu lié au renouvellement de l’air ambiant. Une défaillance sur ce plan engendre des symptômes identifiés sous l’expression de « mal des bâtiments ».
Or le développement du mode de vie urbain amène l’homme à passer jusqu’à 70 % de son temps dans ces espaces clos où les sources de polluants sont nombreuses : appareils de chauffage, de cuisson, tabagisme, produits d’entretien, matériaux de construction, de décoration, d’ameublement… Depuis 2010, l’Observatoire de la qualité de l’air préconise l’utilisation des plantes pour améliorer la qualité de l’air intérieur dans le cadre domestique, après :
- la limitation des sources de polluants,
- l’aération et la ventilation régulière des pièces.
En Norvège, le professeur Tøve Fjeld a établi, dans le cadre d’études sur le confort de travailleurs en bureaux, que les plaintes portant sur les troubles mineurs (mal de tête, dessèchement de la peau, picotement des yeux…) diminuent de 23 % en moyenne lorsque des plantes sont installées.
Les bienfaits potentiels des plantes d’intérieur dans les bureaux
Les impacts écologiques :
- Absorption des composés chimiques émis par les mobiliers et les matériaux de construction (bureaux en MDF, moquettes, peintures glycéro)
- Augmentation de l’humidité relative
- Régulation de la température ambiante
- Diminution des particules volatiles
- Diminution des symptômes du « mal des bureaux »
- Augmentation de la luminosité ambiante
- Réduction du niveau sonore moyen
Les impacts psychologiques :
- Diminution du stress
- Vecteur d’appropriation du lieu de travail et de personnalisation du bureau
- Augmentation de la perception de bien-être et de la productivité par diminution de l’état de stress et amélioration de la capacité et de la rapidité de réponse
Les impacts sociaux internes :
- Socialisation des espaces de travail
- Création de lieux favorables aux échanges (le végétal étant un vecteur fort de dynamique sociale qui régule les tensions sociales)
- Amélioration des conditions de travail
- Augmentation de la créativité et de la capacité d’innovation des travailleurs
- Organisation des fonctions de l’espace (accueil, bureaux, réunion…)
- Outil de management
Les impacts sociaux externes :
- Outil de communication sur des valeurs de modernité, de responsabilité et d’innovation, renforcé par le choix des espèces et l’agencement (pots, alignement, mur végétalisé)
- Participation à la stratégie de développement durable de l’entreprise
- Augmentation de l’attractivité des entreprises pour les salariés
- Réponse aux attentes de nature des personnes (enjeu sociétal)
SOURCE: https://bit.ly/3cAzCYU